« Le jardinage, c’est ma psychothérapie ! m‘a déclaré un jour une jardinière. « J’ai toujours la banane quand je suis dans le jardin », me disait récemment une autre. Je le constate moi-même : une matinée dans les jardins à photographier et discuter avec les gens me donne la pêche pour la journée. J’entends de plus en plus parler de jardins thérapeuthiques installés dans les maisons de retraites ou hôpitaux psychiatriques. Les bienfaits du jardinage seraient donc réels pour la santé. Aidée par Isabelle Boucq de la Fédération Française jardins santé et nature, voici 6 bonnes raisons de vous mettre au jardinage.
Cet article participe à l’évènement « Ces pratiques qui vous font du bien » du blog PartageTonBurnOut.fr. Vous y trouverez pleins de bons conseils pour surmonter ou prévenir un burn out comme cet article : les 7 étapes du burn out et beaucoup d’autres activités pour vous faire du bien.
Premier bienfait du jardinage : il réduit le stress et l’anxiété
Si vous êtes adepte du jardinage, vous l’aurez sans doute remarqué, dans un jardin, on se sent vite bien, apaisé. Et avec une bêche à la main, on oublie les soucis du quotidien pour se focaliser sur son activité. Une étude anglaise menée auprès d’une population en bonne santé, jardinant dans les jardins partagés pour le plaisir a d’ailleurs montré qu’une simple session de jardinage permet d’améliorer l’estime de soi, l’humeur, le stress et l’anxiété. Il conclut même que les organismes de santé publique devraient encourager les britanniques à jardiner. Il suggère de fournir à chaque habitant une parcelle sur laquelle il pourrait avoir une pratique régulière de jardinage en prévention de maladie.
Deuxième bienfait du jardinage : Etre en contact avec la nature réduit les risques de maladies
Une autre étude, Hollandaise celle-là, montre que le fait de vivre dans un rayon de trois kilomètres autour d’un espace vert a un réel impact sur la santé. Il réduirait les risques de maladies comme les maladies cardiovasculaires, les maladies mentales, les maladies respiratoires, les maladies neurologiques, les maladies digestives et les troubles divers. « Il y a de plus en plus de preuves d’une relation positive entre l’espace vert et les bienfaits sur la santé physique et mentale » a déclaré la chercheuse à l’origine du rapport. Elle considère, elle aussi, que le développement d’espace vert devrait prendre une part centrale dans les politiques de santé publique !

Jardiner redonne confiance en soi
Lorsque l’on jardine dans un jardin partagé, on appartient à un groupe. On discute avec ses co-jardiniers ou avec les gens qui passent dans la rue et posent des questions. On s’entraide, on échange des conseils. « Rendre son environnement plus beau apporte le sentiment d’avoir une utilité sociale. On s’engage dans un projet qui rend son quartier plus agréable à vivre, plus désirable, qui apporte à tout le monde. Psychologiquement, cela redonne de la confiance en soi« , explique Isabelle Boucq présidente de la Fédération française jardins nature et santé et auteure d’un blog le bonheur est dans le jardin.
Jardiner est un sport
« Jardiner est une vraie activité physique. Pour des urbains qui vivent beaucoup à l’intérieur, bouger, être exposé à l’air et au soleil, apporte un vrai bien être », renchérit Isabelle Boucq. Mais surtout, on se dépense dans le jardin. Denis Richard, auteur du livre « Quand jardiner soigne », ed. Broché, affirme que 45 mn de jardinage permet de brûler autant de calories que 30 mn d’aérobic. Il préconise de jardiner trois fois par semaine pour garder la forme. C’est quand même plus sympa qu’une salle de sport, non ? Les anglais ont même développé un sport : la green gym. Ce concept allie fitness et jardinage mais n’a pas encore vraiment fait d’adeptes en France.

Jardiner réduit la fatigue
On passe nos vies devant les ordinateurs. Rien de tel qu’une balade dans la nature pour nous redonner la pêche. Quelques heures dans un jardin, au soleil creuser, bêcher, biner, planter, arroser sont un bon moyen de retrouver de l’énergie.

Jardiner est bon pour la mémoire
Pour toutes les raisons que nous venons d’évoquer, le jardinage est une activité physique particulièrement recommandée pour les personnes âgées. Jardiner est également excellent pour la mémoire. Les souvenirs d’enfance, les odeurs, les bruits, le toucher, les sensations reviennent au jardin. Il implique de se repérer dans l’espace et dans le temps. Il faut mémoriser les noms des plantes. C’est pourquoi l’hortithérapie* est préconisée pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.
* Attention, l’hortithérapie n’est pas la science des plantes mais un moyen d’aider par le jardinage et le contact avec la nature des personnes en difficulté physique, psychique ou mentale. Elle ne remplace en aucun cas les soins médicaux.
Qu’est-ce que les jardins thérapeutiques ?
En France, même si nous sommes en retard comparativement aux anglo-saxons, la création de jardins thérapeuthiques prend de plus en plus d’ampleur. Ces jardins installés dans les centres hospitaliers, hôpitaux psychatriques, maison de retraites, centre de rééducation apportent des effets bénéfiques à des populations qui souffrent de problèmes particuliers : personnes post AVC ou en état de choc, les personnes souffrant de handicaps, les enfants autistes, les jeunes anorexiques, les malades d’Alzheimer…
Pour en savoir plus sur le sujet
Le site de la Fédération française jardins nature et santé
Le blog d’Isabelle Boucq : lebonheurestdanslejardin
Un peu de lecture
Pellissier, Jérôme. Jardins thérapeutiques et hortithérapie. Dunod, 2017
Cassidy, Patty. Le guide pratique et illustré du jardinage pour les seniors. Delachaux et Niestlé, 2014.
Ribes, Anne. Toucher la terre : jardiner avec ceux qui souffrent. Editions Médicis, 2005.
Richard, Denis. Quand jardiner soigne. Initiation pratique aux jardins thérapeutiques. Delachaux et Niestlé, 2011.
Les études citées dans cet article :
Barello, S., Graffigna, G., Menichetti, J., Sozzi, M., Savarese, M., Bosio, A. C., & Corbo, M. (2016). The Value of a Therapeutic Gardening Intervention for Post-Stroke Patients’ Engagement During Rehabilitation: An Exploratory Qualitative Study. Journal of Participatory Medecine, 8.`
Jolanda Maas, Robert A Verheij, Peter P Groenewegen, Sjerp de Vries, Peter Spreeuwenberg Green space, urbanity, and health: how strong is the relation?
2 Comments
Bonjour !
Cela fait pas mal de temps que je n’ai pas jardiné et, souvent, je me dis qu’il faudrait que je m’y remette ! Ce que j’aime le plus, c’est le jardin potager. Quel bonheur de pouvoir manger les légumes qu’on a soi-même plantés et dont on a pris soin pendant des mois ! Je trouve que cette activité procure effectivement une immense satisfaction 🙂
Merci pour cet article
Merci Carine ! Effectivement le potager est un vrai plaisir ! Et je suis sûre que les tomates de votre potager sont bien meilleures que celle du supermarché !