Les supermarchés regorgent de produits ultra-transformés. Qui dit ultra transformé dit aussi ultra mauvais pour notre santé et pour l’environnement. Mais comment connaître le niveau de transformation des aliments que l’on consomme ? Pour vous aider à mieux choisir et à manger plus sainement, Aris Christodoulou a créé l‘appli Siga. En la téléchargeant, vous pourrez décrypter le niveau d’ultra-transformation de ce que vous mettrez… ou pas dans votre caddie.
Qu’est-ce que Siga ?
Siga est une entreprise qui a mis au point une méthodologie scientifique permettant de rendre compte du niveau de transformation des aliments. Elle permet de distinguer les aliments ultra-transformés de ceux qui ne le sont pas ou moins. Cette méthodologie est considérée comme scientifique car elle a été publiée dans des revues et validée par des pairs.
Quel est votre objectif ?
Grâce à cette méthode, nous accompagnons les entreprises de l’industrie agro-alimentaire à améliorer leurs pratiques. Nous sensibilisons aussi les professionnels de santé, les politiques et les consommateurs en mettant à disposition notre appli Siga.
D’où vous vient cette méthode ?
Lorsque je vivais au Brésil, je constatais en faisant mes courses dans les supermarchés que la liste des ingrédients indiqués sur les produits achetés était toujours très longue. Je me suis penché sur le nutriscore mais il ne me semblait pas assez précis. J’ai partagé ce problème avec des scientifiques sur place. Ils m’ont présenté un outil utilisé par les épidémiologistes : la classification Nova. Cet indice classe les aliments en 4 catégories. En 2016, j’ai décidé d’apporter la méthode en France et avec quelques scientifiques comme le docteur Anthony Farder ou le docteur Sylvie Davidou, spécialiste des procédés mis en œuvre par l’industrie, nous avons décidé d’affiner cette classification en mettant au point la méthode Siga. Associés à la démarche, nous avons également constitué un comité d’experts.
Quelle différence y-a-t-il entre Nova et Siga ?
La méthode Nova classe les aliments en 4 catégories. Cette méthode efficace pour les études épidémiologiques n’est pas assez précise pour permettre aux industriels et aux distributeurs d’améliorer leur offre. Plus affinée, la méthode Siga classe les produits en 7 catégories et tient compte des cadres réglementaires et pratiques en vigueur.
Comment avez-vous réalisé cette appli Siga ?
Pour évaluer et classer de manière efficace les aliments, nos équipes ont mis au point un algorythme. Il permet d’analyser la composition de 25 000 ingrédients pré-enregistrés dans l’appli Siga. Il se base sur les données légales mentionnées sur chaque packaging et les comparent automatiquement à sa base de données. Chaque évaluation produite par l’algorythme est ensuite validée par des ingénieurs ou des docteurs en agronomie et science du médicament.
En quoi les aliments ultra-transformés sont-ils mauvais pour la santé ?
Les études scientifiques ont démontré que alimentation et santé sont liées. Les aliments ultra-transformés sont mauvais pour notre santé car nous n’allons pas retrouver l’intégralité des vitamines, minéraux et composés bioactifs protecteurs que l’on retrouve dans les aliments qui n’ont pas été ultra-transformés. Consommer des aliments ultra-transformés augmentent le risque de maladies telles que les maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète.
Comment fonctionne votre appli Siga ?
Nous avons développé cette appli Siga pour permettre au consommateur de naviguer entre les rayons en guidant leurs achats. Il suffit de la télécharger sur son smartphone, de scanner le produit et de lire les indications. Le score lui indique le degré de transformation d’un aliment. Il peut ainsi faire son choix en toute connaissance de cause. A terme nous espérons que ce score pourra être apposé sur les packagings des produits.
Sur votre site internet, vous parlez du régime 3 V. Qu’est-ce que c’est ?
Le régime 3 V a été mis au point par le docteur Anthony Farder. Les 3 V sont pour « vrai, végétal et varié ». Dans l’idéal, il faudrait aussi essayer de tendre vers le bio, local et de saison. Tout régime qui va à l’encontre de l’un de ces V est néfaste pour notre santé et pour l’environnement. Même le régime végétarien ou flexitarien se révèle tout aussi mauvais que le régime occidental hyper proteiné et ultra transformé si il est consommé avec des aliments végétaux ultra transformés.
Où peut-on trouver des détails sur ce régime ?
Pour accompagner les consommateurs et les aider à mieux se nourrir, nous avons imaginé le défi : « en mai, je mange vrai ». Ce challenge a été imaginé pour permettre à tous d’en apprendre plus sur les enjeux de l’ultra-transformation pour leur santé, la planète et leur portefeuille ! Tout au long du mois de mai, nous leur proposons, en vous abonnant à la newsletter ou en nous suivant sur les réseaux sociaux, des contenus, conseils, recettes, astuces accessibles et ludiques pour aider les consommateurs à diminuer la part d’ultra-transformation dans votre alimentation.
Leave a reply