Agree Culture : une nouvelle appli pour favoriser le circuit-court
Hubert, Thibaut et Mathieu sortent à peine de leurs études et déjà rêvent de donner du sens à leur vie professionnelle. Ensemble, ils ont décidé de créer une application qui aide les consommateurs à se rapprocher des producteurs pour consommer local et de saison. Une belle idée pour favoriser le circuit-court qui mérite d’être mis en avant sur ce blog. J’ai discuté avec Mathieu qui m’a tout expliqué de ce projet.
Bonjour Mathieu, peux-tu présenter l’équipe d’Agree Culture ?
Hubert et moi nous sommes rencontrés lorsque nous étions à l’internat à Rouen en 2017. Après le bac, je suis parti faire mes études à Angers et Hubert à Lille. Mais on se revoyait de temps en temps. Un jour, nous nous sommes retrouvés à Paris et nous avons beaucoup discuté de nos projets. L’entrepreneuriat nous passionnait tous les deux. Quelques mois plus tard, Hubert est venu me voir en me disant qu’il avait une idée. Il m’a expliqué le concept d’Agree Culture. J’ai trouvé cela génial et j’ai accepté de faire partie de l’aventure. Thibaut qui est en école d’ingénieur est venu nous rejoindre ensuite pour développer l’application.
Comment cette idée a t-elle germé dans la tête d’Hubert ? Est-il issu du monde agricole ?
Non, aucun de nous n’est issu du monde agricole. Mais Hubert est un grand amoureux de la gastronomie française. Il aime le terroir et les bons produits. Un jour, il a assisté à une conférence du chef Olivier Roellinger au Havre qui parlait de la situation difficile des agriculteurs. Ils travaillent énormément et doivent sans cesse s’adapter aux nouvelles normes européennes, aux centrales d’achat qui prennent des marges importantes. Lorsqu’Hubert a partagé ce constat avec moi, je me suis immédiatement senti en phase avec ces valeurs. Pourquoi aller consommer des carottes en Espagne alors qu’il y en a côté de chez nous ? Si l’on coupe les intermédiaires, on facilite l’accès du consommateur à de bons produits et on aide le producteur à mieux vivre. Travailler pour favoriser le circuit court, manger local et de saison et participer à l’essor de l’agriculture française, c’est un beau projet, non ?
Comment on réagi les agriculteurs quand vous les avez contactés ?
La première étape a été d’aller au salon de l’agriculture. Nous avons soumis notre idée aux agriculteurs pour avoir leur avis. Ils nous ont encouragé à nous lancer. A partir de là, nous avons décidé de faire une application résolument tournée vers le producteur. Notre objectif est de valoriser un terroir local, une production, un savoir-faire français et qualitatif.
Quel type de circuit-court visez-vous ?
Nous visons les petites et moyennes structures. Par choix, l’appli ne s’adresse pas à de gros producteurs industriels. Nous n’excluons pas le conventionnel mais nous mettons un point d’honneur à aller vers des petites fermes qui cultivent en bio ou en raisonné. L’objectif est de faire vivre le terroir local et de proposer aux consommateurs une alimentation qualitative. On est conscient que ça ne va pas révolutionner le monde mais on a envie d’essayer de faire quelque chose à notre petite échelle.
Comment sélectionnez-vous vos producteurs ?
Lorsque le producteur s’inscrit, nous vérifions que sa manière de produire est en accord avec nos valeurs. Nous l’appelons pour discuter avec lui et nous allons aussi visiter les fermes. A terme, nous comptons mettre en place une charte. Lorsque l’inscription est validée, il peut proposer ses produits.
Concrètement comment votre appli va-t-elle fonctionner ?
Le producteur s’inscrit sur la plateforme, propose les produits qu’il souhaite vendre au prix auquel il souhaite se faire rémunérer. A ce prix de vente nous ajoutons 10% de commission pour la plateforme. Ces 10% sont payés par le consommateur qui sait exactement la somme qui sera versée au producteur. Les agriculteurs, eux, ne paient rien pour être référencé dans notre appli : pas d’abonnement ni de frais bancaire. Il n’y a même pas d’engagement. Ils étaient agréablement surpris de cette proposition. C’est du win-win-win. Le consommateur paie moins cher qu’en grande surface pour un produit meilleur. Le producteur est rémunéré à sa juste valeur et nous, nous prenons une petite commission qui reste raisonnable.
Comment les consommateurs récupèrent-ils leur panier ?
Les gens doivent aller chercher les produits chez l’agriculteur. C’est pour cela que l’on commence en Normandie car une grande partie de la population vit en zone rurale et à proximité de fermes. Grâce à cela, nous pouvons nous permettre de proposer des prix bien plus bas. L’étape d’après sera de mettre des points relais dans les centres villes. La commission sera plus élevée pour rémunérer le point relais et les frais de livraison du producteur. Cela nous permettra de toucher une cible plus urbaine qui n’a pas envie de prendre sa voiture ou qui n’a pas le temps.
Combien de producteurs avez-vous dans l’appli pour démarrer ?
Aujourd’hui, nous allons démarrer avec 30 fermes autour du Havre. Nous comptons développer dans un 1er temps en Seine Maritime puis dans le Calvados car nous avons mis en place un partenariat avec la chambre d’agriculture du Calvados. Le plus difficile, c’est de démarcher car les agriculteurs sont assez souvent démarchées pour de tel projet. Et ils sont devenus très méfiants. Il faut donc gagner leur confiance. C’est pourquoi ce partenariat avec la chambre d’agriculture est important.
Mathieu et Hubert ont lancé une campagne de crowfounding pour financer la communication ainsi que les déplacements qu’ils effectueront auprès des fermes. Vous pouvez les soutenir en participant à leur campagne.
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