Chaque mois de nouvelles idées pour respirer et s’inspirer
Maureen est quelqu’un d’important dans ce projet… et je veux la remercier. Elle est la première personne qui m’a dit oui, banco ! J’aime votre idée, venez !
Lorsque je me suis lancée en juillet 2017, je dois avouer que je ne savais pas très bien par quel bout commencer. Je me posais beaucoup de questions. Comment trouver les jardins ? Comment rentrer en contact avec les jardiniers ? Allaient-ils accepter ? Mais finalement tout a été très vite. Je suis convaincue que lorsque l’on croit à un projet, les connexions se font toutes seules. Et effectivement, à peine quelques jours plus tard, je découvre que la Mairie de Paris a ouvert un site : www.vegetalisonsparis. Ce site répertorie et permet de rentrer en contact avec toutes les personnes qui ont obtenu un permis de végétaliser à Paris. Je n’y croyais pas ! Il n’y avait qu’à sélectionner quelques jardins et envoyer des mails. C’est ainsi que j’ai jeté mes premières bouteilles à la mer. Maureen m’a tout de suite répondu.
Nous nous sommes appelées en juillet. Je lui ai expliqué mon projet. Mais en pleine période de vacances, pas super pratique, je le reconnais. « Je vous rappelle en septembre quand je jardine », m’avait-elle promis. C’est ainsi que je me suis retrouvée dans son salon, un dimanche après-midi de septembre à faire connaissance autour d’un petit café. Deux adorables petites filles de 6 et 8 ans piaffant d’impatience d’aller jardiner tournaient autour de nous.
« Il y a deux ans, ils ont abattu l’arbre en face de notre immeuble. Il était sans doute vieux ou malade mais ça m’a fait de la peine. Ils en ont replanté un tout jeune et ils ont mis un panneau indiquant que l’on pouvait obtenir un permis de végétaliser au pied de cet arbre. J’ai habité longtemps à New York où il y a cette culture de jardin urbain. A l’époque, je trouvais cela sympa mais je n’avais jamais été plus loin. Cette fois-ci, je me suis dit que c’était l’occasion de faire quelque chose de bien pour moi, pour la copropriété, pour la ville.
J’ai déposé mon dossier et je me suis retrouvée sur la mailing liste de végétalisons Paris. Par ce biais, j’ai appris que la mairie proposait des formations de quelques heures pour les apprentis jardiniers. J’y suis allée en septembre. Nous avons végétalisé un pied d’arbre avec une animatrice. Elle nous a donné des conseils : quel type de plantes mettre en terre, le calendrier à respecter. Finalement ce n’est pas très compliqué. J’ai commencé à planter en novembre. Au départ la terre était quasiment morte. On a commencé par planter de la masse végétale : des pois mange-tout et des fèves. L’idée c’était qu’il y ait une couverture pendant l’hiver mais ça donnait aussi des plantes assez sympas.
Au début, j’aurais bien aimé trouver main forte pour m’aider à installer la clôture car ce n’est pas évident. J’avais mis un post sur le site végétalisons Paris mais je n’ai pas trouvé de bras pour m’aider. Je me suis débrouillée.
Au printemps, il y a eu une manifestation avenue Foch. Ils ont fleuri toute l’avenue. Après cet événement, ils ont autorisé les gens qui avaient un permis de végétaliser à venir chercher des bacs entiers de plantes et de fleurs. Il n’y avait pas grand monde et énormément de plantes. J’ai pris 3 bacs. J’ai bien planté.
C’est aussi pour mes filles que je fais ça. J’essaie de leur apprendre le respect de la nature. Elles passent un bon moment dehors. Elles apprécient. On apprend ensemble. Elles ont la chance d’avoir des grands-parents qui ont un potager en région parisienne. Moi, je n’ai pas vraiment la main verte contrairement à l’une de mes tantes qui a un don pour cela. Elle me donne des tuyaux. Cela devient un sujet de conversation avec les gens autour de moi.
Ca a été aussi un moyen pour moi de renouer avec notre gardienne. Nous avons eu un différent et elle ne me parlait plus. Le jardin a permis de recréer du lien avec elle. Elle a d’abord commencé à regarder puis à arroser quand il faisait chaud et maintenant elle s’occupe avec nous du jardin.
J’avais envie aussi de fleurir mon balcon. Je voulais m’en occuper depuis des années sans jamais m’y mettre. Ca m’a mis le pied à l’étrier. Maintenant, c’est un plaisir. J’ai la visite d’insectes, d’abeilles. Je voudrais aussi suspendre des plantes dans l’appartement.
En ce moment le jardin est un peu moins joli et parfois on retrouve tout et n’importe quoi : canettes, mégots, crottes de chiens.
Il y a une plante sauvage qui s’est développée à l’intérieur de l’arbre et je voudrais la récupérer et la replanter. Je vais vais voir si on peut la sortir de terre tout en la préservant.
Je ne sais pas ce que c’est mais ça a l’air intéressant. J’essayerai ensuite de trouver le nom de la plante grâce à une application que j’ai trouvée sur Internet.
J’ai toujours été sensible à l’écologie, j’ai étudié les questions de politiques environnementales aux USA à l’université. Mais c’est une évolution qui prend du temps. De là à changer son mode de vie au quotidien et se rendre compte de l’impact de tout ce que l’on fait, cela prend du temps. Je deviens de plus en plus intolérante au gâchis, à l’utilisation de produits toxiques. Je ne supporte plus la restauration rapide avec ces suremballages, ces poubelles qui débordent et ces produits immondes. J’essaie de limiter mes déchets. Par exemple, je vais au marché avec mes tupperwares, les commerçants ne disent rien, ça les amuse.
Mes projets ? J’aimerais faire un compost d’immeuble et l’écouler dans le jardin. Mais la copropriété n’a pas encore accepté l’idée de mettre un bac dans l’immeuble. J’aimerais aussi faire des conférences dans les écoles.