Créer un potager sur son balcon : les conseils de Valéry Tsimba
Mars arrive ! Et avec lui, les journées rallongent, le temps s’adoucit, la nature s’éveille. Après cette hibernation forcée, quel bonheur de mettre son nez dehors et de se sentir revivre. Je suis sûre que nous allons être nombreux à vouloir redonner du peps et des couleurs à nos extérieurs. Et pourquoi pas se créer un véritable petit potager sur son balcon ? Imaginez : tomates, poivrons, aubergines, basilic, salades … tout cela à portée de main ! Vous en rêvez ? Valéry Tsimba, l’a fait. Dans son appartement de Courbevoie (92), elle a même réussi à créer l’abondance sur un balcon de 4 M2 ! Une magicienne ? Un peu, c’est vrai mais surtout une passionnée de jardinage qui avait envie de joindre l’utile à l’agréable.
Elle vient de sortir un livre : « Mon balcon nourricier en permaculture« , ed. Ulmer. Elle a bien voulu me livrer quelques secrets pour bien démarrer un potager sur son balcon.
Quelle est la première question à se poser pour créer un potager sur son balcon ?
Pour créer un potager sur son balcon, il faut d’abord connaître l’exposition. Cette information déterminera le type de culture que vous pourrez y mettre. Rassurez-vous quelque soit l’exposition, il est possible de cultiver. Faites également attention au vent. Certains balcons en hauteur sont assez ventés. Dans ce cas, il faudra trouver des solutions car le vent a non seulement un pouvoir desséchant sur les plantes mais peut aussi provoquer du stress et les empêcher de se développer normalement.
Que fait-on si on est au nord ?
On peut tout à fait cultiver en étant exposé au nord. Il faudra choisir les bons légumes et éviter par exemple ceux qui ont besoin de lumière comme les poivrons ou les aubergines. Sur un balcon exposé au nord, on privilégiera les légumes feuilles comme les blettes, la roquette, la coriandre, le cerfeuil. Cependant, rien n’empêche d’essayer certaines variétés de tomates qui ont été créées dans le nord de l’Europe comme la tomate glacier. Je ne garantis pas la réussite mais ça vaut la peine d’essayer !
Acheter des contenants peut finir par faire un certain budget. Comment démarrer sans se ruiner ?
Il y a plein d’astuces pour ne pas dépenser trop surtout lorsque l’on démarre. Pensez à la récup ! Vous pouvez récupérer des caisses de vin ou des cagettes en bois ou en plastique. Percez-les dessous et mettez dedans un géotextile. Vous trouverez des contenants sur les sites de seconde main ou de dons, dans les recycleries et même aux encombrants. Quand cela sera possible, les brocantes et foires à tout sont également des bons lieux pour trouver des contenants à peu de frais. Vous pouvez aussi tout simplement utiliser un sac de terreau. On le replie, on perce quelques trous et le tour est joué. Je cultive ainsi mes pommes de terre. Les bouteilles d’eau de 5 litres en plastique font aussi l’affaire. Pour gagner de la place dans des espaces restreints, je conseille toutefois les contenants carrés ou rectangulaires plus faciles à agencer.
Quels sont les outils indispensables pour créer un potager sur son balcon ?
Des gants, un sécateur, une petite pelle, une griffe, un arrosoir… mais certains outils peuvent être remplacés par des objets du quotidien. Une grande cuillère peut remplacer la pelle et une fourchette est tout aussi pratique qu’une griffe surtout si vous jardinez avec des enfants ! Vous pouvez acheter un arrosoir mais vous pouvez aussi en fabriquer un pour vos bouts de chou avec une bouteille de lait. Vous trouez tout simplement le bouchon. Cela fera un parfait arrosoir pour les petits.
Quelle terre mettre dans les contenants ?
Il faut d’abord mettre des billes d’argile. Vous pouvez remplacer ces billes en prenant des pots en terre cuite abimés, des tuiles de récupérations ou même de vieilles assiettes en céramique que vous cassez et mettez au fond du bac. Pour le terreau, je recommande le terreau universel ou horticole avec la mention UAB (utilisable en agriculture biologique). Ces terreaux servent aussi bien pour les plantations en bac que pour les semis. Je conseille aussi de prendre du terreau avec apport de compost ou de fumier si vous n’avez pas la possibilité de récupérer vous-même du compost.
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Vous êtes plutôt plants ou semis ?
Je pense que pour démarrer, il ne faut voir ni trop grand ni trop compliqué ! Vous pouvez commencer par acheter des plants en jardinerie cette année et envisager de faire des semis l’année prochaine. Bien sûr, faire ses semis, voir pousser la graine, c’est merveilleux mais cela demande de l’anticipation. Les semis de poivrons ou d’aubergines par exemple doivent se préparer dès la mi-février. Pour la tomate et le basilic, démarrez les semis en mars pour les repiquer dans vos jardinières mi-mai après les saints de glace. Le semis présente aussi l’avantage d’être moins coûteux puisqu’il suffit d’acheter des graines chez un semencier. Privilégiez dans ce cas les semences paysannes qui se vendent désormais sur Internet. Enfin, dernier avantage en faveur du semis, vous aurez bien plus de choix de variétés.
Justement, comment choisir les variétés ?
Tout d’abord, il faut choisir des variétés qui s’adaptent à ses contenants. La gamme est large. Sur un rebord de fenêtre ou un petit balcon, on évitera de choisir des légumes qui prennent trop de place. Sur une balconnière, on peut facilement cultiver des fraises, des aromatiques, des variétés de tomates naines. Si vous avez un peu de place, je recommande de mélanger aromatiques, légumes et fleurs. Ces mélanges protègeront vos plants des ravageurs. Ils se dirigent à l’odorat. En créant se mélange olfactif, ils auront du mal à reconnaître les odeurs qui les attirent. Plus votre potager sera diversifié, plus il sera résilient. C’est le principe de la permaculture. Privilégiez aussi les fleurs mellifères comme la bourrache, le cosmos, le souci, le calendula, le dahlia.
Et enfin, que nous conseillez-vous de planter en mars ?
Dès le mois de mars, vous pouvez planter dans vos bacs des radis, de la roquette, de la salade, du cerfeuil, des blettes, betteraves, du chou kale. On peut aussi cultiver la carotte notamment la carotte du Marché de Paris, les navets, les fèves et les petits pois. Bien sûr, c’est aussi le moment de démarrer les semis de tomates et de basilic pour ceux qui veulent tenter l’expérience !
Pour démarrer sereinement, je ne peux que recommander le livre de Valéry. Très pédagogique, vous apprendrez pas à pas à faire vos semis, planter au bon moment, découvrir toutes les techniques et astuces de la permaculture sur un balcon. Un livre très pratique à avoir absolument si vous voulez vous lancer ! Dans toutes les librairies dès aujourd’hui !
Un petit bonus pour la route : Comment faire sa propre production d’ail ? Achetez une tête d’ail dans un magasin bio. Récupérez les plus grosses gousses. Plantez-les dans une balconnière en janvier ou février. Espacez-les d’au moins 8 cm. Arrosez ! Et voilà le tour est joué. En juillet, vous aurez de l’ail !
2 Comments
Si vous pouvez écrire plus d’articles comme celui-ci, je serais vraiment reconnaissant. Quoi qu’il en soit, merci beaucoup!
Merci à vous !