Lepotiron.fr : le site de trocs pour lutter contre le gaspillage alimentaire

Amoureux et amateurs de potagers, cet article est pour vous ! Laissez-moi vous présenter : le potiron.fr. Derrière ce nom de célèbre curcubitacé se cache une belle idée : une plateforme de mise en relation de jardiniers amateurs qui troquent ou vendent leurs surplus de fruits et de légumes avec des consommateurs amateurs de produits frais et de saison ! Voilà une belle idée pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Rencontre avec Luc Page, l’homme qui se cache derrière ce site.

D’où vous vient cette idée du Potiron ?

Le site a été créé en 2008, mais je n’en suis pas l’initiateur. A l’époque, l’idée était bonne mais le site peinait à décoller. C’était, je pense trop tôt. Les gens n’étaient pas encore ouverts à ces pratiques. Il a vivoté pendant plusieurs années. J’ai repris le flambeau en 2016. Il est maintenant très diffusé.

Pourquoi avoir eu envie de faire renaître ce site ?

Je suis créateur de site Internet free lance et passionné de jardins. Je travaille chez moi et dès que je peux, je vais dans le potager. A côté de cela, j’aime également mettre les gens en relation, plus encore lorsqu’ils ont des intérêts communs ou des passions communes. Le hasard des rencontres m’a permis de reprendre ce site qui correspondait parfaitement à mes connaissances techniques et mes aspirations personnelles.

Pouvez-vous expliquer le concept du site ?

Les jardiniers qui ont des surplus de fruits et légumes dans leur potager créent un « jardin » sur le site. Les consommateurs se connectent et entrent en contact avec eux. Le surplus de production peut être troqué, donné ou vendu.  Mais j’aime bien aussi l’idée que les gens rentrent en contact juste pour échanger autour d’une passion commune. D’ailleurs lorsque l’on inscrit son potager sur le site, il est possible de cocher différentes options. Le jardinier précise s’il est ouvert à la simple discussion, s’il fait des formations, s’il s’y connaît en permaculture, s’il peut prêter son jardin. Il y a des tas d’autres possibilités qu’échanger sa production.

Est-ce payant ?

Au départ, j’imaginais surtout que les gens feraient du troc mais je me suis rendu compte rapidement qu’il y avait autant de vente que de troc. Pour ceux qui troquent ou donnent, l’accès à la plateforme est gratuit. Mais j’ai décidé de demander aux gens qui vendent leurs produits de payer un abonnement de 12 euros HT par an. Ce qui me semblait être très raisonnable et permettait d’aider au financement du site dont les développements sur mesure ont un coût. Mais finalement peu de gens se sont abonnés pour le moment. Je réfléchis à d’autres solutions. C’est délicat car ce n’est pas un projet mercantile. Je fais tout cela bénévolement.

Combien avez-vous de potagers actuellement sur le site ?

Nous avons un peu plus de 1600 potagers inscrits et 7000 utilisateurs. Quand j’ai récupéré le site, il n’y en avait que 200. C’est donc une très belle progression. Mais je dois continuer à le faire connaître au plus grand nombre car le succès du site dépend du nombre de potagers. En effet, on ne fait pas 50 kilomètres pour récupérer quelques légumes. Il faut que les gens partout en France puissent trouver un ou plusieurs potagers près de chez eux. Et ce n’est pas encore le cas !

Où êtes-vous le mieux implanté ?

En Ile-et-Villaine où j’habite ! Mais il y a aussi beaucoup de potagers inscrits en Ile-de-France.

Votre site participe à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Avez-vous une idée du nombre de kilos de fruits et légumes sauvés grâce à vous ?

Le gaspillage alimentaire est l’un de nos fers de lance. Nous avons d’ailleurs envie de mettre cet aspect davantage en avant. Les gens se rencontrent via Le Potiron mais je ne sais pas quels échanges sont réellement effectués. Nous n’avons pas d’outils de mesure qui permettraient de savoir tout ce que nous sauvons du gaspillage alimentaire. Nous cherchons des pistes pour y remédier. Mais je n’aime pas trop l’idée de demander aux gens ce qu’ils ont troqué. Je ne voudrais pas qu’ils aient l’impression d’être fliqués. Pour ceux qui vendent leur production, nous pensons mettre en place un système de panier sur le site. Ce qui nous donnerait une idée de la quantité de fruits et légumes sauvés. Mais cela ne va concerner que les vendeurs et pas les troqueurs.

Avez-vous de nouveaux projets pour 2021 ?

Oui, nous souhaitons créer une structure associative ou une coopérative pour que le Potiron ne soit pas qu’un outil web mais aussi une entreprise qui développera des événements et impulsera des rencontres. L’idéal serait qu’on arrive à salarier des personnes pour s’en occuper. De gros projets donc pour l’année à venir !

Envie d’aller y jeter un oeil ? Courez vite sur www.lepotiron.fr

Vous pouvez aussi les suivre sur leur blog www.lepotiblog.com

Vous trouvez l’idée super et vous avez envie de faire connaître Lepotiron.fr, partagez cet article !