Dans cet article, je ne vous parlerai pas du gros Camus de Bretagne mais de son petit frère du sud, l’artichaut violet de Provence dit aussi Poivrade. Il est aussi beau à regarder que bon à déguster. Il apparaît dès avril sur le marché. Succulent cru comme cuit, ne vous en privez pas si vous le voyez sur une étal.
Histoire d’artichaut
Un peu de culture ne nuisant à personne, voici, sans vous assommer, une petite histoire d’artichaut. Tout d’abord, savez-vous que l’artichaut est une fleur ! Vous la connaissez sûrement : la fleur de chardon sauvage. Elle aurait été transformée au fil des siècles de sélections en sélections par des horticulteurs pour devenir notre artichaut actuel. C’est sans doute pour cela qu’il est aussi joli à regarder que bon à manger. C’est en Afrique du Nord, Egypte et Ethiopie qu’il a d’abord été cultivé. Puis par la magie des voyages et surtout les aléas de l’Histoire au XVème siècle, il est introduit en Sicile. Il remonte ensuite dans le nord de l’Italie et arrive finalement en France, dans les malles de Catherine de Médicis, épouse d’Henri II, roi de France.

Un p’tit violet pour la route
Le violet de Provence, quel joli nom, vous ne trouvez pas pour un artichaut ? On l’appelle aussi « Poivrade » car cet artichaut, cueilli très jeune se déguste cru avec juste un peu de sel et de poivre. Si simple et si bon ! Cette petite boule d’à peine 100 grammes cache un coeur fondant et exquis. Il connaît deux saisons : de mars à mai, puis de juillet à septembre.
L’artichaut cru se conserve plusieurs jours dans le bac à légume de votre réfrigérateur.
Mais attention, une fois cuit, consommez-le, très vite. Au bout de 24 heures, il noircit et devient toxique !
Tourne, tourne et tu seras croqué !
Vous le savez, tout n’est pas bon dans l’artichaut. Les feuilles dures ne se mangent pas. Seul, le coeur et les petites feuilles les plus tendres peuvent s’avaler. Il faut donc bien les préparer à l’avance. Les chefs appellent cela « tourner un artichaut ». Plutôt qu’une longue explication, voici une petite vidéo que je trouve très claire pour réaliser le bon geste.
Une envie d’artichaut ? Grand bien vous fasse !

Allez, vous reprendrez bien, une petite cuillère de cet excellent bouillon ? Comme notre amie l’asperge, l’artichaut allie le bon, le beau et le sain. En effet, il est excellent pour notre santé. Je vous épargnerai les noms compliqués de molécules et autres procédés mais sachez que l’artichaut a un effet détoxifiant reconnu. Après une soirée trop arrosée, rien de tel qu’un petit jus d’artichaut ! Votre foie vous dira merci ! La liste des bienfaits ne s’arrêtent pas là. Antioxydant, il prévient le vieillissement. Il présenterait également un intérêt dans la gestion du diabète en augmentant la production d’insuline de l’organisme. Il protège des maladies cardiovasculaires et est bourré de fibres. Grâce à sa vitamine B9, il est recommandé aux femmes enceintes. Bref, il est parfait, cet artichaut !
Et avec ça, qu’est-ce qu’on boit ?
J’avais promis que je ne vous abasourdirai pas de mots compliqués mais je vais quand même faire une petite exception avec la cynarine. Ce terme vient du latin cinara, qui signifie artichaut. En effet, cette molécule a été isolée à partir des feuilles de l’artichaut. Et grâce à elle, notre artichaut possède tous les bienfaits dont nous avons parlés plus haut. Mais elle a aussi un autre effet beaucoup plus singulier : elle donne une saveur sucrée à n’importe quel aliment ou boisson que l’on déguste juste après l’artichaut. Vous voyez où je veux en venir ? Le vin rouge n’est peut être pas le meilleur accord met/vin qui soit. La revue du Vin de France conseille du blanc et rien que du blanc. Si vraiment, vous ne pouvez pas vous passer de vin rouge, mangez un petit bout de quelque chose d’autre pour chasser le goût sucré avant de mettre le vin en bouche.

Parlons peu, mais parlons bouffe
Nous y voilà ! Les puristes et amoureux du goût brut apprécieront le petit violet dans sa plus simple expression. Comme je vous le disais plus haut, à la croque au sel, il est parfait. Mais les grands chefs le subliment et jouent les alliances originale. Le chef Guy Savoy propose une soupe d’artichaut à la truffe noire servit avec une brioche lardée de champignons et du beurre au truffe. Voilà, de quoi vous faire saliver. En attendant le restaurant, je vous propose quelque chose de plus accessible en ces temps de confinement : les artichauts poivrade marinés à l’huile d’olive. Excellent pour les apéros whatApp ou FaceTime du week-end ! Ca changera des chips ! Recette testée et approuvée.
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